Québec – Même si le droit au recours au suicide assisté pour les personnes en fin de vie est un débat toujours d’actualité au Québec, les efforts devraient davantage être concentrés sur l’amélioration des soins palliatifs selon plusieurs intervenants.
Il existe une nuance très importante entre l’euthanasie et le suicide assisté même si le résultat final est identique. On est en présence d’un suicide assisté lorsque c’est la personne elle-même qui prend la dose létale alors que dans le cas de l’euthanasie, la dose est administrée par une tierce personne.
Pour Linda Couture, directrice de vivre dans la dignité «au lieu de s’acharner sur le droit de mourir, il faudrait mettre nos énergies à développer les soins palliatifs. C’est inquiétant quand on sait que 70 à 80 % des gens n’ont tout simplement pas accès aux soins palliatifs».
«Les efforts devraient être faits pour informer la population sur les droits déjà existants. Par exemple, la sédation palliative ou l’arrêt de traitement ne sont pas une forme d’euthanasie», a tenu rappeler Madame Couture.
Il est important de souligner que seulement quelques pays européens, dont la Belgique, de même que certains États américains permettent le suicide assisté.
«Les gens sont plus en faveur de l’euthanasie et aussi que ce soit un professionnel plutôt qu’eux-mêmes qui procède. On peut être militant et en faveur, mais ça n’empêche pas de prendre la mesure de la gravité de la situation», a souligné le Docteur Hubert Marcoux, professeur adjoint au Département de médecine familiale de l’Université Laval.
«Il ne faut pas que ce soit une demande d’euthanasie par manque d’accès aux soins palliatifs», a-t-il enchaîné.
«Un médecin ne peut pas suggérer l’euthanasie ou le suicide assisté, il n’y a pas de réciprocité possible. Ça amène des conflits sur la nature même de la profession».
Le docteur Marcoux a souligné un point important : «le phénomène du vieillissement de la population va mettre beaucoup de pression sur le système de santé. Sans tomber dans la pente descendante, l’euthanasie va peut-être être une solution pour contrôler le phénomène, surtout quand on sait que beaucoup de personnes âgées, qui ne se sentent plus utiles, pensent qu’elles feraient mieux de disparaître».
Le mot banalisation revient souvent dans les discussions sur le suicide assisté, les gens ont une approche bien souvent naïve de toute la question, alors que l’enjeu est la vie humaine.