La Flèche de Wallonie : journée épique!

Il y a trois semaines, j’ai vu une annonce sur le bpost banque Cycling Tour dans mon fil Facebook et le magasin de sport Décathlon payait les inscriptions, alors je me suis inscrite au parcours de 178 km.

J’ai regardé vite fait le parcours avec 12 côtes répertoriées et 3598 m de dénivelé. Je me disais que ça allait être un gros défi et une belle motivation pour me remettre en forme après un hiver plutôt sédentaire.

J’ai roulé le plus possible et fait une longue sortie d’environ 115 km la semaine précédente, mais comme j’ai surtout roulé dans le Brabant flamand là où les côtes sont inexistantes ,j’avais une certaine appréhension de voir comment allaient réagir mes jambes sur une distance aussi longue avec autant de dénivelés.

J’ai été très chanceuse de trouver Marie-Laure, une hôte de Couchsurfing,  à une dizaine de kilomètres du départ dans la magnifique petite ville de Theux. Elle m’a préparé un excellent plat de pâtes et on a joué à des jeux de société, une petite soirée tranquille afin d’être d’attaque pour le jour J.

Avant le départ
Avant le départ

J’ai récupéré ma plaque de cadre et les infos sur le parcours avant de prendre la route sous un ciel plutôt couvert et une température fraîche. Il y avait 3900 participants, pratiquement uniquement des hommes néerlandophones. J’ai vu au maximum une quinzaine de femmes dans toute la journée, mais je dois dire que celles que j’ai croisées roulaient fort!

J’ai très vite compris qu’il y aurait très peu de segments plats et que ça allait être un enchaînement continu de montées et de descentes. Au km 12,8 La Redoute, cette célèbre côte de Liège-Bastogne-Liège se dressait devant moi, elle est assez courte avec 1650 m, mais très pentue avec un mur à 20 % et une moyenne de 9,7 %, je suis bien contente de la faire avec des jambes fraîches!

Une descente plus loin c’était encore le temps de monter avec Chambralles et ses 1550m pour 9,5 % de moyenne et 20 % au maximum. Étonnamment, je l’ai trouvé beaucoup plus « facile » à grimper que La Redoute.

J’ai profité du premier ravitaillement au km 45 pour faire le plein de barres énergétiques et de gaufres et surtout passer au service mécanique, car j’avais quelques vitesses qui sautaient. J’explique mon problème au mécano et il reconnaît mon accent québécois, il m’a dit avoir l’habitude d’entendre parler québécois pour en avoir souvent côtoyé! En plus, il était content que je ne parle pas flamand!

Le parcours
Le parcours

J’ai quand même fait attention de ne pas trop manger, car il y avait la Côte de Roche à Frêne tout juste après le ravito et je ne voulais pas avoir de haut-le-coeur en montant les 2000 m à 9,5 % et 13 % au plus fort.

Ce qui était super pratique, c’est la carte de contrôle qui indique à quel kilomètre sont situées les côtes répertoriées. Mais encore mieux, au bas de chaque montée, il y a un panneau qui annonce la longueur et la difficulté de la côte, ce qui permet de mieux gérer l’effort et au sommet une autre pancarte qui indique dans combien de kilomètres est la prochaine difficulté!

L’Ancienne Barrière avec ses 4800 m à 4,7 % de moyenne et 6 % au maximum a été ma montée préférée, j’ai suivi un monsieur qui roulait au même rythme que moi et j’ai eu beaucoup de plaisir, de plus c’était sur de l’asphalte flambant neuf, quoi demander de plus!

Quelques kilomètres plus loin, une autre longue montée avec la Côte de St-Jacques 4700m à 5 % et 6,7 % au plus fort. Je ne me souviens plus très bien comment je l’ai trouvée, mais c’est rendu en haut qu’il a commencé à pleuvoir et que mon moral a eu un moment de faiblesse. Pour compenser, j’ai englouti trois gaufres en 1h, ce n’était pas ma meilleure idée et j’ai senti le trop-plein de sucre pendant longtemps. J’ai même pensé écourter ma journée, sauf que je n’avais aucune idée où je me trouvais et qu’il valait mieux pour moi de continuer à suivre le parcours que de me perdre!

Ma carte de survie
Ma carte de survie

Vraiment la journée était une succession de montée et j’avais toujours hâte à la prochaine même si je savais que j’allais souffrir. Ensuite, ce fut la Côte de Neuville et le deuxième ravito qui coupe la montée en deux. J’étais très contente de pouvoir prendre un petit break et recharger les batteries en mangeant. Je ne suis pas arrêtée très longtemps, car sinon j’aurais eu de la difficulté à trouver la motivation pour continuer.

Rendue en haut, la prochaine côte était seulement dans 38 km, je me suis dit que ça allait être idéal pour me refaire une petite santé, mais bon c’était avoir trop d’espoir, ça montait tout le temps et il ventait fort en plus. Quand tu grimpes pendant un bon moment, en tout cas il me semblait, et que la côte n’est pas répertoriée, tu sais que ce qui t’attend ne sera pas facile!

Heureusement, j’ai rencontré Jonas, un flamand de mon âge qui parle français, vers le kilomètre 105 et on a pas mal discuté et le temps a passé drôlement plus vite et les jambes sont redevenues bonnes! C’est fou comme juste avoir la compagnie de quelqu’un peut donner de l’énergie et soutien moral, même si à la fin, c’est quand même nous qui devons les parcourir ces fameux kilomètres!

À certains moments, la pluie et même la grêle se sont invitées, et les descentes sont devenues un peu plus périlleuses, surtout celles plus sinueuses. Au moins, c’était des averses dispersées et on avait le temps de sécher un peu entre deux ondées. La température était typiquement belge, toujours dans l’entre-deux, il faisait chaud en montant avec le manteau et froid dans les descentes avec la sueur qui me glaçait et mes souliers mouillés.

Jonas et moi à l'arrivée
Jonas et moi à l’arrivée

Justement au pied d’une descente, il a fallu prendre un virage serré à gauche et bang sans avertissement, le mur de la côte Le Stockeu se dressait devant. Première étape des trois plus difficiles côtes de la journée pour moi avec 2300 m à 9,9 % et des bouts à 21 %, rendue au sommet à peine le temps de souffler que la Wanneranval m’attendait avec 1800 m à 9,1 % de moyenne et la fin à 16 %. J’adore les côtes, mais un peu moins après 140 km!

Le troisième et dernier ravito tombait à point après ces deux éprouvantes montées. Jonas et moi on a bien mangé avant d’entamer le dernier droit de la journée. Une belle descente nous a amenés au pied de la côte Le Thier de Coo longue de 2600m avec une moyenne de 8,5 % et 17 % à son plus pentu. Personnellement, c’est la montée que j’ai trouvé la plus pénible, pourtant le décor était magnifique, une petite route étroite dans la forêt. Je n’ai jamais autant souhaité avec un triple plateau que dans cette côte là où j’ai dû tirer fort sur les pédales pour ne pas tomber ou même reculer! Normalement, j’aime bien monter tout en souplesse, c’est-à-dire sur des petits développements, mais là je n’avais pas le choix d’y aller tout en puissance. Dans ces moments-là, tu vois les gens forcer et se dépasser et c’est tellement beau à voir!

Au km 157, La Haute Levée avec ses 3500 m à 6 % de moyenne, mais dont le début était 12 % m’a fait craindre le pire, heureusement après le premier 600 m difficile la pente s’est adoucie et le reste de la montée était facile.

Petite pause au dernier ravito
Petite pause au dernier ravito

Comme dernière difficulté de la journée, Le Rosier au km 164 avec 4500 m à 5,7 % et quelques très courts segments à 12 % m’a paru se monter toute seule et en plus on a rattrapé plein de gens au bord de l’épuisement.

Une belle descente d’une dizaine de kilomètres nous a amenés à l’arrivée après 178 km. Étonnamment, mes jambes étaient encore bonnes et meilleures que je l’aurais cru après tous ces kilomètres.

Je dois lever mon chapeau à l’organisation qui était A1, vraiment rien à redire, c’était un super événement très bien organisé. On a pu échanger notre plaque de cadre contre un gros contenant de poudre énergétique et moi, j’ai aussi fait des provisions pour mes prochaines sorties!

Quelques provisions pour ne pas manquer d'énergie
Quelques provisions pour ne pas manquer d’énergie

Finalement, direction la gare, 1 km plus loin, toujours avec Jonas, on a eu le temps de s’acheter un paquet de frites à partager pour manger dans le train. Le trajet de retour est toujours un peu pénible, mais cette fois il a passé super vite! Une fois rendue à Bruxelles, il me restait encore 6-7km de vélo pour finir en beauté la journée. J’aurais pu continuer à rouler encore un peu plus longtemps, mais il commençait à faire noir, alors je suis rentrée.

Quand j’ai dit à ma coloc que je venais de faire 185 km, elle m’a dit « tu es folle » et moi de lui répondre que je fais ce que j’aime!

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