***Voici finalement un long résumé de ma première journée au Marathon canadien de ski (MCS), j’ai décidé de scinder en deux pour maintenir l’intérêt de mes quelques lecteurs qui voudront lire en entier ce texte fleuve.***
Quelle fin de semaine riche en émotions et ce n’était pas juste à cause du début des Jeux olympiques de Sotchi et des performances incroyables de nos athlètes! C’était ma première expérience au MCS comme Coureuse des Bois Bronze (CDB), quelle aventure éreintante, mais au combien le fun!
Je suis arrivée vendredi en début de soirée à l’École secondaire de Papineauville, qui servait de dortoir et de quartier général pour le MCS. Après avoir installé mon lit de fortune dans le gymnase avec quelques autres dizaines de CDB, je suis allée rencontrer les autres gagnants du concours du Magazine Oxygène, Tristan et Jean-Michel et aussi Pierre et Yan, respectivement éditeur et photographe et finalement le directeur du MCS Frédéric Ménard.
Une fois cette courte rencontre terminée, je me suis préparée à dormir, car avec un réveil vers 3h30 il fallait mieux se coucher de bonne heure!

Jour 1
Comme je m’y attendais, ma nuit de sommeil a été très courte et pas trop reposante avec un mélange d’excitation et de va et vient des autres skieurs dans le dortoir, et ce, sans parler des ronflements inévitables! L’avantage d’être levée de bonne heure, c’est d’être parmi les premières en ligne pour le déjeuner, ce n’était pas le meilleur déjeuner du monde, mais l’objectif était de faire des réserves.
J’ai été une des premières à monter dans l’autobus à 4h50 en route pour la ligne de départ, l’excitation est palpable parmi les participants et moi pendant ce temps-là j’en profite pour suivre via Twitter les performances olympiques de nos athlètes canadiens à Sotchi.
Arrivée vers 5h30 sur le site du départ, on se réchauffe comme on peut sous les « champignons chauffants » en attendant que les CDB Or et Argent partent avant nous. Aussi Yan en profite pour nous immortaliser avant le départ et on attend fébrilement que ce soit à notre tour de partir enfiler les kilomètres.
Sur les conseils de plusieurs CDB expérimentés, je me suis placée parmi les premières afin d’éviter les bouchons et d’être frustrée d’être bloquée pendant trop longtemps. Finalement, j’ai peut-être skié 1-2km au ralenti, mais en même temps je profitais de la beauté du moment, chacun avec sa lampe frontale. Des centaines de skieurs à la queue leu leu. Je me sentais bien, mais en même temps je savais au fond de moi que je n’étais pas dans une grande journée.
La première section du jour a passé vite dans la noirceur, elle était assez facile et rapide sans vraiment de montées. Mon fartage était parfait (merci à Peter de Canadian Wintersport pour les produits Vauhti) et j’ai simplement pris un petit ravito avant de me remettre en route. La journée va être longue et je ne veux pas perdre de temps pour le regretter plus tard quand la fatigue va embarquer.
À l’arrivée de chaque section et au départ de chacune d’elles, un bénévole scanne et marque notre dossard pour ainsi s’assurer de garder notre trace.

La deuxième étape du jour était un peu plus longue et l’excitation du début avait diminué. Dès le km 18, mon genou droit s’est manifesté avec une petite douleur qui allait empirer graduellement au cours de la journée. Je commençais à avoir hâte de rejoindre mes amis Coureurs des bois Or.
Dans les deux premières sections, j’ai croisé souvent Pierre et Yan qui bougeaient sur le parcours pour capter des images en action de nous et en même temps nous encourager. C’était cool d’avoir ce petit cheering squad, ça fait quelque chose à penser et ça divertit ne serait-ce que pour quelques minutes.
Malgré tout à la fin de la deuxième section du jour, j’avais hâte d’arriver pour manger et par chance j’ai croisé mes amis habitués de longue date du MCS. J’ai mangé en vitesse et on est reparti rapidement.
La troisième section comportait de bonnes montées et quelques descentes tortueuses très étroites, où le traçage était disons assez casse-cou et certainement pas effectué par un skieur! Je me suis rendue compte que j’aurais du manger un peu plus quand mes cuisses ont commencé à devenir dures comme du béton, en fait j’ai eu des petites crampes, une première pour moi tous sports confondus.
J’ai serré les dents pendant quelques kilomètres, mangé des jujubes énergétiques et j’ai retrouvé mon énergie. À un moment donné, on a longé un lac, le décor était magnifique avec le soleil et la neige. Difficile de demander mieux.

Je n’ai pas fait la même erreur deux fois et au ravitaillement suivant j’ai pris 2 verres de soupe minestrone, 1 bol de m&m, des biscuits, du gatorade. J’en ai également profité pour tenter de gagner un peu de souplesse dans les jambes et d’apaiser pour quelques instants la douleur dans mon genou. Une pause d’une quinzaine de minutes qui m’a fait le plus grand bien!
J’ai donc commencé la quatrième section du jour qui se trouvait être aussi la plus longue avec une très bonne énergie. Le soleil nous a réchauffés, le parcours était vallonné, le rythme était bon, la fatigue aussi, mais les 15km de cette section furent mes préférés de tout le MCS. Par contre, la fin de l’étape a été difficile avec mon genou dans son peak de douleur et moi qui perdait un peu de terrain sur le groupe avec qui je skiais et aussi j’ai manqué les pancartes indiquant le nombre de kilomètres avant le prochain ravitaillement. Finalement, au détour d’une courbe il y avait toute une ambiance et c’était l’heure d’une petite pause, la dernière du jour!
J’ai encore une fois bien mangé, fait refarter mes skis, tenté de me coordonner avec mon père, alors qu’on devait skier ensemble les derniers kilomètres. Encore une fois j’ai bien mangé, fait refarter mes skis et je suis repartie assez vite, car j’avais hâte d’en finir et de pouvoir reposer mon genou qui a ce moment-là était rendu franchement désagréable.

J’ai donc entamé la dernière section du jour avec une douleur atroce dans le genou pendant les cinq premiers kilomètres et mon moral a flanché un peu avec des gens qui me dépassaient. Heureusement pour moi, Jean-Michel qui était juste derrière a fini par me rejoindre et j’ai pu lui demander des advils. Par la suite, j’ai rejoins mon père sur le parcours et on a terminé ensemble à un rythme facile et assez lent, mais au moins la douleur était gérable.
J’étais contente d’atteindre l’aire d’arrivée après 77km de ski en environ 8h15 incluant les arrêts. La veille, j’avais affirmé avec confiance qu’il était réaliste de franchir la distance en 8h et finalement ça c’est avéré assez proche de la réalité. Mis à part le genou, je me sentais plutôt bien et moins maganée que je ne l’aurais pensé. Encore quelques photos, un peu de glosettes et mes parents sont venus me reconduire au dortoir.
À mon retour au dortoir, j’en ai profité pour farter mes skis afin qu’ils soient prêts et aussi bons qu’ils ne l’étaient le premier jour avant d’aller me reposer.
Après un souper vite englouti en compagnie de mon voisin de lit, un skieur de Gatineau avec quelques bonnes anecdotes de sa journée à raconter. J’ai entrepris de mettre de la glace sur mon vilain genou qui contrairement à d’habitude ne me faisait pas vraiment mal quand je n’étais pas sur les skis. Néanmoins, je voulais mettre toutes les chances de mon côté d’avoir un genou en assez bonne condition pour le lendemain, mais je n’entretenais pas trop d’illusions avec une blessure d’usure de ce genre-là.

La suite suivra bientôt…