La suite de cette première semaine sur la route, jusqu’à mon premier arrêt tourisme et aussi premier jour de « repos ».
Jour 5 (9 octobre) = Dongying à Weifang = 123km
J’ai déjeuné avec la dame de l’hôtel qui a insisté pour m’offrir à manger, disons que son bol de nouilles était très bon et que ma journée a commencé du bon pied!
J’ai eu un peu de difficulté à sortir de la ville, mais j’y suis parvenue sans trop de détours. La qualité de l’air n’était pas trop bonne ou j’étais déshydratée, je ne sais pas, mais je me suis mise à cracher comme les Chinois… pas très élégant, au moins, sur le vélo ça ne paraît pas trop mal.

J’ai roulé la première moitié de la journée en campagne avec les éternels grains de maïs en bordure de la route. La deuxième moitié a été davantage en milieu urbain parce que je suis passée par Shouguang avant de rejoindre Weifang qui est une ville assez importante de la province de Shandong.
La recherche d’un hôtel a bien été et à ma deuxième tentative, j’ai trouvé une chambre à bon prix dans un quartier animé de la ville. J’en ai profité pour aller me promener en soirée dans la ville et c’est écoeurant comme c’était cacophonique avec les magasins qui ont chacun un radio qui crie à tu tête leur pub ou je ne sais quoi, car je ne comprends rien! Je me suis acheté quelques plats préparés maison à l’épicerie et j’ai mangé dans le calme de ma chambre, trop de bruit ça me rend folle.

Bien souvent, les panneaux qui annoncent les villes sont seulement en Chinois. Alors, j’ai développé une technique pour décoder les noms de ville en Chinois sur les panneaux, j’y vais par association d’image, comme par exemple Weifang (潍坊), le deuxième symbole c’est un bonhomme qui court! Ça m’a fait penser à ce que ça doit être d’être illetré ou seulement un lecteur fonctionnel de base…
Jour 6 (10 octobre) = Weifang à Jiaozhou = 137,7km
Mon genou droit est encore raide, j’ai une grosse contusion, heureusement ça ne me dérange pas trop en roulant. Mon GPS était fou aujourd’hui, après m’avoir aidée à sortir de la ville, il a perdu la carte! Il voulait me faire faire un détour de deux heures pour je ne sais quelle raison.
Des grains, des grains et toujours des grains comme paysage! Aujourd’hui, j’ai pu comprendre tout le processus. D’abord, on ramasse les épis dans les champs, ensuite on les épluche à la main, après on attend qu’une machine passe pour transformer les épis en grains et finalement on fait de belles grandes lignes droites pour laisser sécher les grains avant de les ramasser quelques jours plus tard.

Mes jambes sont lourdes, le moral est ok et les quelques petits faux-plat à monter me donnent du fil à retordre. Je manque de volume sur le vélo… Je décide de mettre un peu de musique pour faire passer le temps plus rapidement.
L’entrée en ville est facile, mais je dois avoir cogné à au moins la moitié des hôtels de la ville pour dénicher une chambre. La huitième tentative pour trouver un hôtel a finalement été la bonne! Avec un peu de persévérance, j’ai trouvé une chambre dans mon budget et proche des magasins. Un gros merci aux gars du magasin de vélos Merida pour les conseils, sans eux je n’aurais jamais trouvé la place!
Dans les hôtels, ce n’est pas des machines à glace que l’on trouve, mais plutôt des bouilloires pour rendre l’eau buvable. Je m’ennuie vraiment d’un bon verre d’eau fraîche directement du robinet! Aussi, comme je ne fréquente pas vraiment les hôtels luxueux, il m’est arrivé quelques fois d’avoir une toilette squat dans la salle de bain. Après une grosse journée sur le vélo, se mettre en position squat pour faire ses besoins ce n’est pas ce que je préfère le plus au monde 😉 L’autre chose plutôt spéciale (et que je n’aime pas vraiment), c’est la douche qui est seulement un pommeau relié au lavabo et toute la salle de bain sert de plancher de douche. Disons que je ne m’éternise pas trop dans ces cas-là, surtout que c’est toujours un défi de comprendre de quel côté l’eau chaude va être et le plus souvent c’est le contraire de ce qui est indiqué.

J’étais morte de fatigue, je suis allée m’acheter un gros bol de nouilles et un genre de pain naan version chinoise que j’ai englouti avant de me coucher.
Jour 7 (11 octobre) = Jiaozhou à Qingdao = 86,7km
J’ai remis toutes mes sacoches sur le vélo avec la précieuse aide de la dame à la réception et j’ai quitté Jiaozhou après avoir dit un dernier byebye aux gars de la boutique de vélo.
J’avais au programme une petite journée, mais c’était sans compter sur une route en construction! N’y pensant pas trop longtemps j’ai bifurqué à droite et je suis tombée sur une superbe route avec une bande cyclable à moi toute seule qui longeait l’eau. Aucune idée comment je vais rejoindre le trajet initial, mais j’aurai le temps de figurer plus tard! Je pense avoir roulé 7-8km avant de voir une route qui enjambait le cours d’eau. J’ai traversé de l’autre côté et fait le chemin inverse pour ensuite retrouver mon chemin et reprendre la route vers Qingdao. Parfois, les routes bloquées ça vaut la peine!
Le reste de la route jusqu’à l’entrée de Qingdao s’est fait sans problème. Une fois en ville, par contre, j’ai pu voir mes premières montagnes depuis Beijing et aussi monter mes premières côtes. Ouf, les jambes étaient fatiguées et la chaleur et l’humidité qu’il y avait cette journée-là n’ont pas aidé non plus!
Après avoir communiqué avec mes hôtes (Joe et Susanna) de Couchsurfing, j’ai pu les rejoindre près de chez eux dans le district de Laoshan, autrefois une banlieue et maintenant un quartier de la ville de Qingdao qui prend de l’ampleur. Après une semaine sans presque parlé, c’est le fun de pouvoir échanger en anglais et de se faire comprendre!
Je n’ai pas résisté longtemps lorsqu’on m’a proposé d’aller prendre une marche sur le bord de la mer jaune. Il y a une super promenade d’aménagée et on peut enfin décrocher des bruits de la ville et profiter de la quiétude du moment et de la beauté du paysage entre mer et montagnes. C’est définitivement un endroit à visiter.
Susanna et moi sommes allées souper dans un resto et j’étais super contente d’avoir encore une fois une interprète, car le menu était seulement en Chinois et sans images!
Jour 8 (12 octobre) = Congé de vélo à Qingdao
Enfin une journée ou j’ai pu faire la grasse matinée! Je suis partie à l’aventure seule en fin d’avant-midi, en prenant l’autobus. Je n’aime pas particulièrement prendre les autobus de ville, car c’est difficile de savoir quand débarquer et quel circuit prendre et c’est encore plus compliqué quand tout est en Chinois! Joe, mon hôte, m’a dit de prendre le 370 et que j’allais arriver à un moment donné là où je voulais. Finalement, je suis descendue au Parc Zongshan, le plus gros parc de la ville. Je me suis promenée pendant un long moment avant de me servir de mon GPS pour aller sur la « beer street ». J’ai marché dans les rues en suivant les gens et observant les alentours avant d’atteindre la « Taidong World Famous Street », une gigantesque artère commerciale piétonnière.

Le retour chez mes hôtes n’a pas été trop compliqué en autobus, je suis même impressionnée par mes talents en orientation! Nous avons mangé un excellent souper accompagné d’une bière Tsingtao à leur appartement. Il me fallait bien goûter la bière locale, produite ici-même à Qingdao et célèbre dans toute la Chine. C’est une bière blonde très légère qui se boit toute seule. On a discuté du Canada et ils rêvent de pouvoir y venir y jour et de voir un beau ciel bleu!
Jour 9 (13 octobre) = Qingdao à Qingdao = 52,7km
Après un bon déjeuner (ça commence bien avec des patates douces au menu!) en compagnie de mes hôtes, c’était le temps de partir et de laisser derrière moi de nouveaux amis. Le plan était de trouver le traversier pour me rendre de l’autre côté à Huangdao et ensuite rouler jusqu’à Rizhao.
Malheureusement, mes plans ont été déjoués par dame nature et les forts vents qu’elle soufflait sur Qingdao. Donc, après avoir cherché pendant quelques moments, le fameux embarcadère pour le traversier, j’ai appris qu’il n’y avait pas de traversier en fonction aujourd’hui. Bon j’avais quand même traversé presque toute la ville, alors j’ai visité à vélo un peu la vieille ville. Il y avait d’énormes rafales de vent et j’ai failli perdre pied à plusieurs reprises, avec les secousses de côté et mon vélo chargé.

Il y a bien un tunnel qui traverse et le plus long pont au monde (mettre le lien ?), mais impossible de pouvoir les emprunter à vélo. Je me suis fait proposé d’y aller en taxi, mais je n’avais pas le goût de dépenser inutilement pour rien, je suis en vacances après tout, alors un jour de plus ici ce n’est pas trop grave.
J’ai envoyé un texto à mes hôtes et ils ont généreusement accepté de m’héberger une nuit de plus. Je suis chanceuse de pouvoir compter sur eux! J’ai profité d’une partie de mon après-midi pour écrire mon blog. Et juste avant le coucher du soleil, on est parti monter la petite montagne Fushan qui offre une vue splendide sur la ville d’un côté et de l’autre sur la mer. Ça été vraiment cool de pouvoir sortir du rythme de la ville pendant quelques heures et de pouvoir admirer l’immensité de la ville et le nombre impressionnant de gros et hauts building.

Un autre bon souper végétarien fait sur le pouce en bonne compagnie. Parfois, la vie nous envoie un signal et j’ai pu apprécier au maximum la ville avec cette journée supplémentaire.
La prochaine portion de voyage va me conduire à Nanjing ou je compte rester quelques jours chez des Couchsurfers que mes parents ont reçu au Québec l’été dernier!
Je te trouve très sypatique et très débrouillarde. Continue a jetter un coup de soleil sur nos vies.
Andy Lamarre
Merci Andy! Ça fait plaisir d’avoir des lecteurs fidèles!
bravo,tres intéressant de te suivre merci de partager memere Lise
Merci!
Super intéressant Stéphanie ! Bravo ! Je te souhaite bien du plaisir et pas trop de bobos pour la suite. Un Scott Addict aurait été plus facile à pédaler Ha ! Ha ! Mais pas sûr qu’il aurait résister à ce périple !
Merci Denis! Mon père adore son vélo et il en a bien profité cet été pour battre son record de kilomètres et ce n’est pas fini!
Tu es très courageuse Stéphanie d’entreprendre une grande traverser a vélo de la Chine. J’adore lire ton blog. Pense a toi 😉
Merci Louise! Ça fait toujours plaisir d’avoir des beaux commentaires!
Merci de partager ce beau projet avec nous, je te trouve très courageuse de partir si loin et dans un pays ou la langue est si différente de la notre. Encore bravo.
Formidable ce voyage!