Le premier segment de mon trip à vélo est complété et je peux maintenant dire que j’ai réussi à rouler entre Beijing et Shanghai! Je suis fière de ce que j’ai accompli, malgré quelques doutes avant mon départ de la capitale chinoise sur mes capacités à trouver mon chemin. Je dois dire qu’en général j’ai bien géré les choses et j’ai eu du plaisir à découvrir cette portion du pays.
Jour 15 (19 octobre) = Nanjing
Pour ma première journée à Nanjing, j’ai été gâtée par mes hôtes avec du pain et surtout du nutella, en plus du traditionnel déjeuner chinois composé de poridge et plusieurs légumes différents.
J’ai pris le métro pour Xinjiekou, le point central de Nanjing, et de là, j’ai marché en direction du lac Xuanwu, un immense espace vert avec plusieurs îles qu’il est possible de marcher. Comme c’était dimanche, il y avait beaucoup de monde, mais c’était tout de même très agréable de se promener dans le parc et d’admirer la beauté des lieux.

En sortant du parc, j’ai fait un arrêt au Temple Bouddhist Jiming, un des temples les plus actifs à Nanjing. L’occasion était bonne pour faire quelques petites prières pour la suite du voyage et d’admirer l’architecture toujours impressionnante d’un endroit comme celui-ci.
Ce fut une bonne journée de visite avec beaucoup de marche. Pour souper, j’ai encore une fois très bien mangé et eu de bonnes discussions avec mes hôtes.

Jour 16 (20 octobre) = Nanjing
Une nuit de sommeil plus ou moins reposante, je savais à quoi m’attendre avec un bébé à la maison, disons que je ne suis pas encore rendue là dans ma vie!
Purple mountain était ma seule destination pour la journée. En plein coeur de la ville, ce n’est pas vraiment une montagne, mais plutôt un immense parc un peu dans le genre du Mont-Royal à Montréal.
Je m’y suis rendue en métro et j’ai fait des provisions de nourriture pour éviter de payer le gros prix et avoir assez à manger pour la journée. Mon appétit, ces jours-ci, est sans fond, alors vaut mieux prévenir!

Il y a beaucoup d’endroits touristiques qui se trouvent dans l’enceinte de Purple mountain ce qui fait que l’on peut facilement y passer la journée et prendre une pause bien méritée de la frénésie de la ville.
Mon premier arrêt a été le Dr. Sun Yan’s-ten Mausoleum, un homme reconnu comme le père de la Chine moderne. La chaleur était vraiment écrasante et malgré tout, les Chinois étaient habillés tout en long! C’est une chose que je ne comprends pas, je sais bien qu’ils sont habitués à des températures très chaudes en été, mais quand même, avec toute cette humidité il y a bien des limites à crever de chaleur!
J’ai pris quelques photos du mausolée et j’ai continué ma route dans les dédales de petits chemins bien aménagés tentant de trouver un moyen d’échapper aux groupes de touristes.
Je me suis finalement trouvée un coin tranquille pour manger mon lunch et relaxer un peu à l’ombre, car mon corps n’est vraiment pas adapté à cette chaleur collante rendue au mois d’octobre.
Ensuite, j’ai visité les Ming Tombs, un endroit qui regroupe plusieurs monuments intéressants et beaucoup d’histoire. Derrière le Linghun Pagoda, une grande structure en pierre, j’ai monté plusieurs marches pour déboucher sur un sentier en bordure d’une petite muraille ou je n’ai croisé personne pendant 15 minutes. Quand on sait le nombre de Chinois qu’il y a, c’est un petit record!
J’ai passé le reste de mon après-midi à relaxer près du Zixia Lake, ou certains Chinois nageaient dans une eau plus ou moins propre. Le décor était vraiment beau et un peu de sérénité m’a fait du bien.

À mon retour chez mes hôtes, j’en ai profité pour apprendre à cuisiner du Chinois en regardant les parents de mes hôtes préparer le souper. Ils ne parlaient pas anglais, mais ça été le fun de passer un peu de temps avec eux et de pouvoir comprendre comment ils réussissent à faire d’aussi bons plats en aussi peu de temps.
Jour 17 (21 octobre) = Nanjing
Pour seulement la deuxième fois depuis mon arrivée en Chine, il pleuvait. L’envie ne manquait pas de rester couchée toute la journée, mais ce n’était pas vraiment possible et de toute façon ce n’est pas tous les jours que je vais être en Chine, alors aussi bien se botter le derrière un peu et profiter au maximum de mon dernier jour à Nanjing.

D’abord, j’ai fait un petit tri dans mes sacoches, car il y a certains trucs qui me sont inutiles, comme mon cadenas de vélo dont la clé est restée au Canada! Bref, avec l’aide d’Anita je suis allée à la poste pour envoyer à la maison l’excédent de bagages. Une chance que j’avais une interprète, car le processus, même s’il n’est pas si compliqué, est long et ça doit bien avoir pris une heure pour envoyer le colis.
Armée de mon poncho je suis allée visiter le Temple Conficius Fuzi et ses alentours qui sont magnifiques avec plusieurs petits ponts enjambant un cours d’eau et les bâtiments anciens qui ont conservé leurs allures typiquement Chinoises.
Un dernier souper, toujours aussi excellent, accompagné d’un petit verre de vin rouge maison très sucré, a conclu cette journée de belle manière.
Jour 18 (22 octobre) = Nanjing à Changzhou (162,4km)
Je suis triste de quitter le paradis de la bonne nourriture, mais la route m’appelle et c’est le temps de prendre une photo de « famille » avec mes supers hôtes et de faire mes adieux.
J’ai eu des sueurs froides à essayer de sortir de Nanjing, après avoir roulé sans me soucier des directions avec mes amis cyclistes chinois je pense avoir perdu l’habitude de trouver mon chemin toute seule.

Les jambes sont ok, mais grâce à un vent favorable je suis capable de pousser des grosses gears sur le gros plateau pour la première fois du voyage, la madame est contente! Aussi, je sens mon vélo un peu plus léger.
Après une quinzaine de kilomètres superflus, j’ai trouvé la route que je cherchais, la G104 et j’ai mis le cap Sud-Est en direction de Changzhou. La route était assez tranquille et je suis passée près de plusieurs sites touristiques avant de bifurquer vers la s340 ou il y avait quelques petites montagnes en bordure de la route. J’ai aperçu plusieurs camions transportant des gros arbres qui allaient être transplantés en bordure de la route, même qu’à un moment au loin, je pensais que la bande cyclable était déviée avant de réaliser que c’était une forêt mobile!

J’ai regardé sur Internet des auberges de jeunesse et il y en avait deux proches l’une de l’autre, alors je me suis dit que ce serait facile de me trouver un lit abordable. Erreur, je n’ai jamais trouvé les auberges même après avoir demandé à une dizaine de personnes. Impossible également de trouver un hôtel abordable dans ce coin de la ville. J’ai du tourner en rond pendant un bon 2h30 avant de me rabattre sur une chambre très basique et plus cher que ce que je voulais payer. J’avais bien trouvé un autre hôtel et au moment de conclure, la fille à la réception me dit via une application de traduction « sorry we can not entertain foreigners », oh well, je veux juste une chambre pour dormir!
J’étais brûlée par cette recherche infructueuse et je me suis contentée d’un bol de nouilles instantannées dans ma chambre. En plus, l’Internet a fonctionné cinq minutes après mon arrivée avant de planter. Bref, il y a des soirées comme ça ou rien ne semble fonctionner comme on le voudrait. Dans ces cas-là, vaut mieux aller se coucher et espérer que demain sera mieux.

Jour 19 (23 octobre) = Changzhou à Suzhou (135,4km)
Je me suis levée tôt après une assez bonne nuit de sommeil, malgré un matelas plutôt dur. Je suis allée faire des courses et me dégoter un bon déjeuner avant de prendre la route vers Suzhou.
Le début de ma journée s’est bien déroulé avant que mon GPS me dirige sur de petites routes et villages et où je me suis un peu perdue. Ce fut vraiment une journée à oublier sur la route, j’ai roulé dans des endroits pas trop beaux et d’autres pas très propices au vélo. Le pire, le trafic près des écoles à la sortie des classes, c’est comment dire, le pire enfer sur terre en matière de congestion routière. Le village tout entier était bloqué, les gens sont impatients et tout le monde fait des manoeuvres carrément dangereuses pour sauver quelques secondes.

Au moins, la bonne nouvelle de ma journée c’est que j’étais de retour au Couchsurfing et que j’avais seulement besoin de trouver son appartement, ce qui peut parfois ne pas être une si mince tâche. Par contre, une fois dans Suzhou on dirait que ma chance a tourné et j’ai pu me diriger vers le Suzhou Industrial Park grâce aux pancartes sur la route. Ensuite, j’ai demandé à un Chinois qui parlait super bien anglais mon chemin et il a été super gentil en me montrant sur son téléphone intelligent la route que je devais suivre pour rejoindre mon hôte. J’étais assez proche, j’ai profité que je passais proche du Jingin Lake pour prendre quelques photos de ce superbe endroit juste après le coucher de soleil.

Finalement, Liz, une Canadienne qui enseigne l’anglais ici depuis quelques mois, m’a rejointe sur son scooter et j’ai eu bien du plaisir à la suivre sur la piste cyclable, elle qui klaxonnait abondamment et criait en anglais aux gens de se tasser du chemin. Bref, ça m’a mis un gros sourire dans la face et fait oublier une journée pénible sur la route!
J’ai eu droit à un bon souper style mexicain avec un verre de vin rouge et j’ai pu en apprendre un peu plus sur sa traversée du Canada d’Est en Ouest l’an dernier, ce fut fort intéressant. Comme elle avait déjà vécu l’expérience d’un long trip à vélo, elle comprenait qu’à la fin d’une journée de vélo on a besoin d’être tranquille et après avoir discuté j’ai pu aller me reposer.
Jour 20 (24 octobre) = Suzhou à Shanghai (91,8km)
Après une excellente nuit de sommeil, j’ai eu la chance de dormir dans le lit super confortable de mon hôte, elle qui s’est sacrifiée pour dormir sur le lit de la chambre d’ami qui n’est pas rembourré.
J’avais l’appartement à moi toute seule, car mon hôte était déjà partie travailler. J’ai mangé un déjeuner normal avec des oeufs, du pain et de la confiture et des fruits avant de prendre la route assez tôt même si ma journée devait être assez courte sur le vélo.
Encore une fois, le soleil était au rendez-vous, tout comme la chaleur d’ailleurs. Je n’ai eu aucune difficulté à sortir de la ville. Un petit avantage après avoir tant galéré hier au moins, là, j’étais presque à l’extrême Est de Suzhou et non loin de la route G312 qui allait me mener à Shanghai.

Comme rien n’est jamais parfait, la route G312 était présentement en travaux de construction majeur et ça m’a obligée à faire quelques petits détours et à rouler certains segments sur une route très cahoteuse avec du trafic, mais je me sentais quand même en sécurité sur la route.
Mes jambes étaient quand même fatiguées des détours de la veille et comme je savais que j’avais moins de 100km à faire mon moral filait plutôt lâche. Je me suis donc gâtée avec un bon dîner dans un petit resto en bordure de la route.
Ça super bien été d’entrer dans Shanghai, la ville est immense et j’ai roulé un bon moment sur la piste cyclable d’un long boulevard en compagnie de dizaines de scooters et d’autres vélos. J’ai rapidement trouvé mon chemin et j’ai profité du bel après-midi pour relaxer dans un parc en attendant que mon hôte finisse de travailler. Mon premier feeling est que j’aime bien la ville!

J’ai du attendre un long moment, car Lawrence, mon hôte, est comptable et en fin de mois, il doit faire des heures supplémentaires. J’ai profité de l’occasion pour analyser le comportement des Chinois qui passaient devant moi et c’était fascinant! Pratiquement tout le monde à un téléphone intelligent, même les personnes du troisième âge. Les gens jettent leurs déchets dans la rue sans aucune gêne. Après tout, il y a des gens pour ramasser derrière eux, ce que je trouve scandaleux comme façon de faire.
Finalement, Lawrence et moi avons rapidement fait connaissance avant d’aller déposer mes affaires dans son appartement et monter tout mon stock au sixième étage sans ascenseur, un dernier effort pour la journée.

Il est presque 20h quand nous partons en direction d’un resto, je suis fatiguée et en plus je dois utiliser de toute ma concentration pour comprendre ce que mon hôte me dit en anglais avec son fort accent de Singapore. Je fais de mon mieux pour être intéressée, mais je pense que ce n’est pas trop concluant. Il essaie de m’enseigner comment tenir mes baguettes et la différence d’intonation que peuvent avoir les mots en chinois.
On va souper dans le Little Sheep hotpot, ou la nourriture est abondante et le service pourri. Un hotpot, c’est un peu comme notre fondue. Il y a un gros bol de bouillon au centre de la table et on commande la viande, les légumes, les nouilles, le riz, etc. que l’on veut et on trempe le tout dans le bouillon avant de déguster. J’ai laissé Lawrence faire les choix de nourriture, car il s’y connait mieux que moi. Il a choisi deux bouillons différents : l’un épicé et l’autre normal. C’était délicieux même si vers la fin du repas j’ai failli m’étouffer avec un piment fort et le seul liquide disponible pour apaiser mon inconfort était un verre d’eau bouillante!

Je n’étais pas mécontente de trouver un lit pour enfin me reposer et prendre le temps de réaliser que j’étais maintenant à Shanghai.
La suite à venir très prochainement avec mes aventures à Shanghai.
Toujours aussi intéressant. Contine j’aime ça.
Bravo.
Andy Lamarre
Montréal, Québec, Canada